L'attribution des prénoms



Dans la plupart des cas, l'enfant prenait lors du baptême le prénom de son parrain ou de sa marraine. Ceux-ci étaient choisis en premier lieu dans le cercle familial proche, en particulier parmi les oncles et tantes (moins souvent, mais également, parmi les frères et soeurs et les grands-parents). Ensuite, parmi les relations familiales ou paroissiales : cousins, voisins, domestiques, collègues, etc. À l'occasion, l'enfant pouvait avoir pour parrain un membre de la noblesse locale (qui pouvait être un employeur) ou même le curé de la paroisse.

Registres de Saint-Symphorien
Non loin de la Foye, à Saint-Symphorien, les registres du premier quart du XVIIe siècle donnent souvent la filiation des parrains et des marraines. En les étudiant, on constate que la majorité d'entre eux sont des oncles et des tantes, certains juste avant leur mariage, sachant qu'ils auraient bientôt besoin de faire parrainer leurs enfants. Cette réciprocité pouvait aller plus loin : quand l'écart d'âge entre le parrain et le filleul le permettait, ce dernier pouvait à son tour être sollicité pour parrainer l'un des enfants de leur parrain.

Parmi les parrains et marraines, on trouve aussi des enfants mineurs, tels André BRUNET et Marie THIN, qui le sont à sept ans. Ceux-ci savent parfois signer très tôt, comme Michel BÉSINEAU et Georges THIN, parrain à dix et onze ans. Ceux qui savaient écrire usaient d'abord de leur "signature d'écolier", où leur nom était écrit en calligraphie simple. Leur signature évoluait par la suite avec l'ajout d'une ruche ou d'autres symbols, comme on le voit avec l'exemple d'Annet BRUNET, fils du greffier du même nom.

Beaucoup furent parrains ou marraines de quatre ou cinq enfants, avec parfois plus de vingt ans d'écart entre le premier et le dernier baptême. En 1599 et 1600, l'enfant pouvait avoir deux parrains ou deux marraines (période de forte mortalité, ces deux années étant marquées par le début d'une épidémie de peste qui durerait jusqu'en 1616 et ferait des ravages dans la région de région de Niort). Le curé de cette paroisse, Benoît GRIMAULT, fut parrain d'au moins quinze enfants, tout comme ledit Annet BRUNET ; André VILLAIN dit l'Aîné, de dix, et François BRUNET, fils de Louis le Jeune, de neuf. De même pour les femmes : Catherine BRUNET, fille du notaire Georges, et Marie CHARRUYER furent marraines d'au moins neuf enfants, Catherine BRUNET, femme de Sébastien DROUHET, de huit, Marie BRUNET, fille du greffier Annet et Marthe BRUNET, de sept.

La famille dite des BRUNET de Niort dans le dictionnaire de Beauchet-Filleau, qui est plutôt de Saint-Symphorien, est surreprésentée dans ce rôle, les paroissiens recherchant sous l'ancien régime le parrainage des notables locaux.

Pour les registres de la Foye :

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