En 1747, on trouve le décès de la petite Marie « Illégitime », ainsi nommée :
La fin octobre 1747 a été inhumé dans le cimetière de ce lieu Marie Illégitime, âgée de trois ans et dix mois, dont le père et la mère nous sont inconnus, décédée d'hier dans la maison de François Guitteau, journalier au village de Treillebois de cette paroisse, où elle était en pension. Ont assisté aux funérailles le dit Guitteau, qui a déclaré ne savoir signer, et Michèle Bonnin son épouse soussignée.
Et celui d'Isabelle MIGAUD en 1786, née de père incertain, qui ne trouva ni parrain, ni marraine. Ici, la mention du terme « incertain » plutôt que de « père inconnu », implique une réputation de légèreté des moeurs, qui explique l'absence de parrain ou marraine, fait rarissime à la Foye (le seul baptême de ce type à notre connaissance). Le patronyme MIGAUD y est aussi rare, et il Isabelle fut probablement une prostituée, logée à l'une des auberges du village :
Ce huit mars 1786 est née et a été baptisée (à l'eau seulement) Isabelle, fille d'Isabelle Migaud et d'un père incertain. Il n'y a eu ni parrain ni marraine, ni personne qui se soit présenté pour signer.
Les enfants illégitimes étaient souvent abandonnés. Dits « enfants de l'hôpital » à la Foye (en référence à l'hospice de Niort), ceux-ci étaient mis en nourrice chez des paysans pauvres et subissaient une enfance très rude à laquelle beaucoup ne survivaient pas. En septembre 1785, on trouve ainsi le décès de Jean (sans patronyme), âgé de deux mois, qui avait été mis en nourrice chez Jacques SIMONET et Marie CHALLIER.
Autres enfants mis en nourrice à la Foye :
- ca 1750 : Un enfant de Pierre François MARCHET, maître cordonnier de Niort, avait été mis en nourrice chez Jean BONNIN, maçon, où il décède.
- 1748 : on trouve un cas similaire de décès d'un enfant niortais (Madeleine Françoise PRÉVOTEAU) confiée en nourrice chez René SIMONET et Madeleine ARNAULT en 1748.
- 1747 : Ou encore celui de la petite Marie « Illégitime », laissée en pension chez François GUITTEAU, journalier à Treillebois, et Michèle BONNIN.
Mais ces cas restent malgré tout assez rares à la Foye :
- 1779 : Anne-Madeleine GABORIAUD, fille de Madeleine GABORIAUD
- 1816 : Madeleine GUITTEAU, fille de Marie GUITTEAU
Il l'avait trouvé exposé à la boite dudit hospice, la veille à six heure du soir, ayant sur la tête un bonnet d'indienne à fond noir, à fleurs de diverses couleurs ; sur le cou, un mouchoir de coton à carreaux de diverses couleurs ; sur le corps, une chemise de toile, une brassière d'indienne à fond noir et à fleurs de diverses couleurs, trois langes de laine en plusieurs morceaux ; sur la tête, un morceau de flanelle blanche couvrant la tête et les bras ; au bras droit, un ruban à fleurs de diverses couleurs ; sur l'estomac, le billet suivant : "l'enfant, qui est marqué au bras droit d'un ruban rose sur fond blanc et vert, est de sexe masculin. Il est né le 21 décembre, deux heures du matin."
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Note
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Voir à ce sujet :
- Les enfant illégitimes au XVIIIe siècle
- Abandon des enfants nés hors mariage, symptôme du patriarcat : bâtards illégitimes sans père, enfants trouvés…