Les jumeaux de Limouillas



La famille Prunier est arrivée à La Foye vers 1820, alors que Charles, Adolphe et Olivier n'étaient encore que des gamins. Ils étaient nés au bourg voisin de Beauvoir où Jean Prunier, leur père, avait été menuisier. D'ailleurs l'un des rares qui n'eut pas fait laboureur ou journalier. Cela étant, la cinquantaine approchant, il quitta Beauvoir pour le hameau de Limouillas où il revint à la terre. En l'occurrence, l'opportunité s'était présentée de venir habiter dans la maison voisine de son beau-frère, un vigneron.

Anne Arnaud, sa femme, avait dû peser sur cette décision. Elle était issue d'une famille de La Foye, où Jean l'avait épousé dix ans plus tôt. Pour elle, même si Beauvoir n'était pas loin, c'était un retour au village de son enfance.

L'église Saint-Simon et Saint-Jude du bourg de La Foye,
où se marièrent Jean Prunier et Anne Arnaud en 1811.
Façade et vue intérieure de la nef.

De mémoire d'ancien, les Arnaud avaient toujours vécu à La Foye. Les cousins d'Anne occupaient le bourg et ses hameaux en si grand nombre, que les différentes branches Arnaud se distinguaient entre elles par des surnoms. On avait ainsi les Bannoir, les Charruyer, les Berlinet, les Guigneraie, les Brigadier, les Berthelot, les Poindsous et les Bernuchon, et bien d'autres encore [2]. Pour sa part, le surnom de sa branche familiale était les « Cul de plomb ». Une expression cocasse désignant en fait une personne casanière, qui vit dans sa petite routine. Tant il est vrai qu'à l'image des paysans de leur époque, ils restaient attachés aux terres de leurs ancêtres et se contentaient de peu.

Anne avait une autre particularité : elle était la sœur jumelle de Louis. Les jumeaux étaient relativement rares à La Foye, mais en cela leur famille faisait exception. Marie, l'une des deux sœurs d'Anne, avait épousé en 1801 François-Marie Challier, autre jumeau [3] . Enfin, deux de ses fils, Adolphe et Olivier, l'étaient aussi.

Adolphe et Olivier étaient nés en mars 1815, les cadets de Charles [4] . En France, c'était le début des Cent Jours, et Napoléon se dirigeait vers les Tuileries pour en chasser Louis XVIII. Mais à l'ouest, la Vendée et la Bretagne s'étaient soulevées afin de s'opposer à son retour. L’Empire tombait trois mois plus tard et les troupes étrangères avaient occupé la France, pillant et incendiant de nombreux villages [5] .

Bien que cette région fut moins touchée par l'occupation, le pays était ruiné, en proie à une crise économique qui durerait vingt ans. Leur grand-mère Elisabeth Pommier venait de s'éteindre à La Blottière, un hameau boisé de Marigny. C'est dans cette paroisse voisine que la famille Prunier, originaire de Charente, avait fait souche au XVIIIe siècle. Elle était depuis longtemps veuve de Jean Prunier, l'aïeul, mort avant même la Révolution, sans doute de la dysenterie. Mais ce nouveau siècle se montrait aussi cruel que le précédent : comme si les guerres ne suffisaient pas, des étés chauds avaient par surcroît ruiné les récoltes, entraînant la disette. Peut-être en raison de ces conditions difficiles, Anne accoucha en 1821 d'un quatrième enfant mort-né. Elle n'en aurait plus d'autres.

Une ruelle du village de Limouillas,
situé au nord-ouest du bourg de La Foye.

Adolphe et Olivier ne quittèrent jamais les alentours du village de Limouillas où ils furent laboureurs et vignerons [8]. Ils habitaient avec leurs oncles et cousins en bordure de la commune, au nord du village, dans un alignement de maisons appartenant au hameau de la Maison-Neuve, au lieu-dit des Celliers [1b] En 1854, un contentieux les opposa à des paysans voisins, les sieurs Giraudeau, Gautier et Rousseau. Une dispute quelconque portant sur quelques légumes qu'ils avaient plantés sans autorisation [9], témoin de leur pauvreté.

L'Ancien Régime laissait encore des traces sur le terroir et ses gens, avec ses conditions de vie et ses façons. Comme la moitié des paysans de leur génération, les frères Prunier étaient illettrés, et comme les trois-quarts d’entre eux ils parlaient encore le patois de leur région. [7]

Ils se marièrent sur le tard, comme leur père avant eux. Adolphe avait 45 ans en 1860, lorsqu'il épousa Madeleine Griffon au Cormenier, faubourg de Beauvoir et village natal de cette dernière, suivant en cela l'ancienne coutume. De leur union naîtrait Adolphe, fils unique. La même année en juillet, Charles, 48 ans, épousait Jeanne Delouvée. Il l'avait connu à Beauvoir alors qu'ils étaient tous deux domestiques. Ils n'auront pas de postérité. Olivier, quant à lui, habita avec ses parents jusqu'à la mort de sa mère, en 1853. Il avait 70 ans lorsqu'il épousa Marie Madeleine Bizon, veuve issue d'une famille paysanne de Fors.

Tout comme Anne et Louis, les jumeaux Adolphe et Olivier semblent avoir partagé un lien particulier. Tous restèrent voisins de leur vivant. Vu des registres, peu de choses séparaient les deux frères : Adolphe quitta le foyer dès la vingtaine et se maria à temps pour s'assurer une postérité. Olivier apprit plus tôt, sinon à écrire, du moins à signer [6] . C'est à peu près tout. Ils disparurent ensemble à deux semaines près, en 1889, âgés de 74 ans.

Recensement de 1872 – On y voit Olivier et Adolphe, voisins à Limouillas 
(nom du hameau indiqué hors-cadre, en haut de la page). Adolphe loge avec sa femme 
et son fils, prénommé ici Charles, alors âgé de dix ans. 









Biens immobiliers
Charles Prunier et son épouse, Jeanne Delouvée, habitaient à Beauvoir où ils étaient propriétaires. Deux actes de vente datant de 1869 (Charles avait 57 ans) donnent une indication des biens immobiliers hérités de ses parents [1] :
  • Une vigne de trente-huit ares (3.8km2) divisée en cinquante-six randes, située au Fief aux Chèvres, à La Foye, jouxtant une autre vigne appartenant à Adolphe ;
  • Une vigne de vingt ares (2km2) située à la Crignolée ou Plaine du Puits-Neuf, à La Foye ; 
  • Un champ de quinze ares (1.5km2) au chemin de Gript ; 
  • Un champ de vingt ares (2km2) et un autre de six ares (600m2) dans la plaine de Limouillas. 
Me Delavault, notaire de Beauvoir passant ces actes, était le même qui avait procédé au partage des trois frères le 12 mars 1861. On notera que Charles vendit ses vignes en janvier et février, avec pour condition de rester propriétaire de la récolte jusqu'à la fin septembre 1869. Ce fut sa dernière année en tant que vigneron de La Foye.

Un cépage traditionnel, « la Négrette », fut replanté à La Foye 
en 1999 sur une surface de 33 ares, qui nous permet de visualiser
l'un des terrains dont Charles était le propriétaire.
[source : La Négrette en fête, Office de Tourisme Niort-Marais Poitevin]


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Suite de la chronique familiale d'André : L'époque de la vigne

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Notes
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[1] Transcription des actes : celui de janvier et de février.   [<-]

[1b] La matrice cadastrale de 1820 (avec cette carte) nous permet de retrouver la maison de leur père Jean, accolée à celle de son beau-frère, dans le hameau de la Maison-Neuve au lieu-dit des Celliers, ainsi que plusieurs des champs, vignes et terrains dont il était propriétaire.   [<-]

[2] Voir : Les surnoms des paroissiens de La Foye.    [<-]

[3] Et cousin au second degré : il est le petit-fils de Louis ARNAULT dit l'Alotron et Marie FAUCHER, grands-parents paternels de son épouse.    [<-]

[4] Jeune homme, Charles fut domestique à Beauvoir. Le parcours d'Adolphe et Olivier est plus difficile à suivre : ils furent probablement domestiques comme leur frère aîné, à Beauvoir ou ailleurs, ce que faisaient de nombreux jeunes gens à cette époque avant de se marier (on note d'ailleurs un nombre considérable de domestiques employés à Beauvoir, dont leur cousin Louis Prunier. Mais le recensement de 1836 est incomplet et ne permet pas de les retrouver). À la mort de leur père, en 1841, l'acte les donne habitant à Limouillas. On les trouve dans ce même village sur les actes de vente de 1869, ainsi que lors du recensement de 1872 et jusqu'à leur mort.

Recensement de 1836 - Jean et Anne habitaient le lot 170 avec leur fils Olivier, cultivateur
(vigneron) avec son père. Ils étaient voisins de Louis, frère jumeau d'Anne, célibataire,
lui-même voisin de cousins Arnaud et Sabourin. À cette date, Charles et Adolphe (âgés de 20
et 23 ans) n'habitaient déjà plus chez leurs parents

[5] Ci-dessous, la carte d'occupation de la France par les troupes alliées montre en couleur les zones occupées par les différentes armées. En tout, quelques 150 000 hommes furent présents de 1815 à 1819. Les villages de Saintonge, situés dans la zone blanche non occupée, ne semblent pas avoir subi directement ce fléau supplémentaire. Mais il restait à la France de payer les 700 millions de francs d'indemnités et l'entretien des troupes d'occupation, dont l'arrivée provoqua la flambée des prix du grain.    [<-]

Occupation de la France à la fin du Premier Empire
(Source : wikipedia)

[6] En 1860, lors du mariage de Charles et de Jeanne Delouvée, on trouve la signature de Charles et Olivier mais pas celle d'Adolphe, l'acte indiquant qu'il ne savait pas signer. Ça n'est plus le cas en 1885, lors du mariage d'Olivier et de Marie Madeleine Bizon :


Né Charles Adolphe, on l'appelait juste Adolphe afin de le différencier de Charles, son frère aîné. Inversion des prénoms qu'il transmettra à son fils (Adolphe Charles, que l'on appellera juste Adolphe, comme son père). 

Signatures de ses frères Charles et Olivier :

Écriture de Charles sur l'acte de vente de janvier 1869 fait à François Royer.

Jean Jacques Cantin était alors instituteur à l'école publique de La Foye (il le fut dès 1815 et au moins jusqu'en 1826). Mais l'instruction devait être sommaire, et les élèves n'assistaient pas toujours aux cours. Cette anecdote pour la paroisse voisine de Vallans en donne une idée :  
Vers 1822, le curé de la paroisse avait une sœur qui se chargea d'instruire les garçons au presbytère. Ce fut la première école ; avant cette époque, les enfants allaient en classe dans les communes voisines, à Frontenay ou à La Foye-Monjault. En 1825, deux vieilles filles, sœurs d'un curé défunt, tinrent école dans un local à elles, vaste écurie dont un bout servait de salle de classe et l'autre d'étable à moutons. Ces deux femmes vivaient des denrées alimentaires que leur donnaient les parents ; elles prisaient [reniflaient] horriblement et dégoûtaient les élèves.
P. Dauthuile, L'École Primaire dans les Deux-Sèvres, depuis ses origines jusqu'à nos jours, p160

École de petites filles dans le Finistère – Richard Hall






















Le XVIIIe siècle n'est pas loin, que l'historien Hénri Sée décrivait ainsi :
On peut affirmer que la population des campagnes est très inculte et que la grande majorité des paysans ne sait ni lire, ni écrire. Dans l’ouest, beaucoup de paroisses ne possèdent pas d’écoles, et les écoles de filles sont encore plus rares. Comme, le plus souvent, aucune fondation n’assure l’entretien de l’école, c’est le curé ou son vicaire, en bien des cas, qui fait la classe, plus ou moins régulièrement. Ce qu’il faut dire, c’est que, l’enseignement dépendant de la charité privée (les petites écoles sont dénommées souvent écoles de charité), cet enseignement est forcément précaire : des écoles restent fermées pendant plusieurs années. D’ailleurs, il ne faut pas se faire d’illusion sur la qualité de l’enseignement primaire ; il ne consiste guère que dans la lecture, l’écriture et le catéchisme. 

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[7] Le patois de cette région est le poitevin, mais il est parfois mêlé de saintongeais, ou patois charentais.   [<-]

[8] Un dénommé Prunier était le propriétaire d'une maison qui donnait sur l'allée de l'église, au centre du village. Un contentieux avec la mairie, concernant son droit d'accès à ladite allée avec chevaux et voiture, est conservée dans le Recueil des arrêts du Conseil d'État de 1850. Recueil des arrêts du Conseil d'État, 1850, p1100 et 1101, transcription. Le texte parle d'un "sieur Prunier", sans préciser le prénom. Il s'agit probablement de Théodore Prunier, le curé recensé en 1836 (sachant que Jean Prunier, puis après lui Adolphe et Olivier, vécurent à la Maison Neuve, hameau situé tout près du village de Limouillas), ou sinon de Louis, époux de Marie-Marthe Ratier, né à Marigny et marié dans la même commune en 1852 (mais dont la sœur, Marie, épouse André-Noël Guitteau en 1832 à La Foye).
26. — (10,668. —26 novembre 1850. — Commune de La Foye-Monjault.)  
Le sieur Prunier, propriétaire à La Foye-Monjault (Deux-Sèvres), prétend que son jardin a toujours eu une sortie sur la partie de la place communale qu'on appelle l'Allée de l'Eglise, et qu'il a le droit d'en user et d'y passer comme bon lui semble, soit à pied, soit avec chevaux et voitures, pour l'exploitation de sa propriété. La commune ne conteste pas le passage à pied revendiqué par le sieur Prunier ; mais elle soutient qu'il ne saurait prétendre au même droit en ce qui concerne le passage avec chevaux et voitures : sinon, ajoute-t-elle, tous les autres riverains pourraient réclamer le même avantage, et la place publique de La Foye, qui n'est autre chose qu'une promenade plantée d'arbres, serait bientôt complètement dégradée. En conséquence, le maire de la commune a fait établir dans la partie nord de la place, au bout de l'allée, trois bornes d'un mètre de haut environ, afin d'empêcher le sieur Prunier d'arriver a son jardin avec chevaux et voitures. Celui-ci, voulant obtenir le rétablissement des lieux dans leur état primitif, a demandé que la commune fût autorisée à ester en jugement pour défendre à l'action qu'il se proposait d'intenter contre elle. Cette autorisation a été refusée par un arrêté du conseil de préfecture des Deux-Sèvres, en date du 25 mars 1850, nonobstant une délibération favorable du conseil municipal.  
Pourvoi de la commune de La Foye-Monjault.  
Le ministre de l'intérieur conclut au rejet de la requête ; il se fonde : en principe, sur ce que les rues, places et voies publiques en général sont grevées d'une véritable servitude de passage et de vue au profit des riverains, qui peuvent en user comme bon leur semble, à la condition unique de ne pas les dégrader, ce à quoi doit veiller l'autorité municipale; en fait, sur ce que le passage des voitures et chevaux du sieur Prunier (sans qu'il y ait lieu de rechercher depuis quelle époque il s'effectue) ne cause aucune dégradation à la place publique de la commune. Au nom du peuple français, — Le président de la République, etc. Considérant qu'il résulte de l'instruction que l'action que la commune de La Foye-Monjault demande à intenter n'offre pour elle ni assez d'intérêt ni assez d'éléments de succès pour qu'il y ait lieu de l'autoriser à courir les chances et à s'exposer aux frais d'un procès ; Art., 1er. Le pourvoi de la commune de La Foye-Montjault contre l'arrêté du conseil de préfecture du département des Deux-Sèvres en date du 25 mars 1850 est rejeté. 
M. Calmon, maître de requêtes, rapp. 27. 
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[9] Bulletin des arrêts de la Cour de cassation rendus en matière civile, 1854, 
notice No. 103, p226 à 228, transcription. Adolphe et Olivier sont ici clairement identifiables :
No. 103.
C'est le tribunal civil et non le juge de paix qui est compétent pour connaître d'une demande en indemnité formée par un locataire qui excipe d'une tacite reconduction, mise en question par l'existence d'un bail fait à un nouveau locataire, auteur du prétendu dommage. (Loi du 25 mai 1838, art. 3 et 4.)  
ANNULATION, sur la demande des sieurs Giraudeau, Gauthier et Rousseau, d'un Jugement rendu, le 3 janvier 1853, par le Tribunal civil de Niort, au profit des sieurs Olivier et Adolphe Prunier 
Du 16 Août 1854. NOTICE ET MOTIFS  
Par exploit du 5 mars 1852, les frères Prunier, défendeurs, firent citer Giraudeau et Gauthier, deux des demandeurs, devant la justice de paix du canton de Beauvoir, pour les faire condamner solidairement au paiement d'une somme de 4o francs à titre d'indemnité pour s'être permis certaines entreprises et notamment l'arrachement et l'enlèvement de légumes plantés par les frères Prunier dans un terrain qu'ils avaient affermé au sieur Rousseau pour neuf années non encore expirées.  
Rousseau, propriétaire du terrain litigieux, intervint dans l'instance et déclara qu'en effet il avait affermé ce terrain aux frères Prunier par bail verbal, mais que ce bail devait expirer le 5 mars 1852, sans qu'il fût obligé de leur donner congé ou un avertissement quelconque, il déclara, en outre, que, par suite de l'expiration de ce bail, il avait consenti un bail nouveau à Giraudeau et Gauthier, dont il déclarait prendre le fait et cause.  
En conséquence, il conclut avec eux déclarer les frères Prunier non recevables et mal fondés dans leur action.  
Elle fut cependant accueillie par le juge de paix, qui condamna Giraudeau et Gauthier en 3o francs de dommages et intérêts au profit des frères Prunier, avec garantie contre Rousseau, propriétaire.  
Les motifs principaux de cette condamnation sont pris de ce qu'à l'expiration du bail, il se serait opéré une tacite reconduction en faveur des anciens fermiers.  
Sur l'appel de Giraudeau et Gauthier, le tribunal civil de Niort, par jugement du 3 janvier 1853, sans s'arrêter à l'exception d'incompétence par eux invoquée, les déclara non recevables dans leur appel, par le motif que le juge de paix avait prononcé en dernier ressort aux termes de l'article 3 de la loi du 25 mai 1838.  
Ce jugement a été l'objet d'un pourvoi en cassation.  
Sur quoi, ouï le rapport de M. le conseiller Lavielle; les observations de Me E. Paignon, avocat, pour les demandeurs; ensemble les conclusions de M. le premier avocat général Nicias Gaillard ;  
Vu les articles 3 et 4 de la loi du 25 mai 1838 ;  
Attendu qu'aux termes de l'article 3 de la loi du 25 mai 1838, les juges de paix ne connaissent des demandes en résiliation de baux que lorsqu'elles sont fondées sur le seul défaut de payement des loyers et arrérages ;  
Attendu qu'il ne s'agissait pas, dans l'espèce, d'une demande de cette nature, mais de l'existence du bail lui-même et de la question de savoir s'il devait recommencer par tacite reconduction ;  
Attendu que, d'après l'article 4 de la même loi, les juges de paix sont compétents pour connaître des indemnités réclamées par le fermier, pour non-jouissance provenant du fait du propriétaire, lorsque le droit à une indemnité n'est pas contesté ;  
Attendu que c'est précisément, le droit à cette indemnité qui formait tout l'objet du litige ;  
D'où il suit que, sous ce double rapport, le juge de paix était incompétent, et qu'en décidant le contraire, le jugement attaqué a violé les articles ci-dessus visés,  
LA COUR, par ces motifs, et sans qu'il soit nécessaire de statuer sur les autres moyens de cassation, casse, etc. ; Ordonne, etc.  
Fait et prononcé, etc.— Chambre civile.
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Ascendance de Jean PRUNIER :
                                                                                  
                                                         ___ Pierre PRUNIER (ca 1678-1756), marchand, laboureur
                                                       /                         
                            _____ Pierre PRUNIER (1709-1786), laboureur, journalier, vigneron
                          /                           \                           
                         /                              ¯¯¯¯¯ Madeleine CAILLÉ (1680-1743)
                        /                                                         
  Jean PRUNIER (1736-1780), journalier, vigneron
/                       \
|                        \                               ___ François ARNAULT (ca 1669-1724)
|                         \                            /
|                           ¯¯¯¯¯¯¯ Renée ARNAULT (1706-1776)
|                                                     \
|                                                       ¯¯¯¯¯ Marie GUERRY (ca 1672-1708)
|
Jean PRUNIER (1776-1841)menuisier
époux en 1811 d'Anne ARNAUD (1781-1853)
|                                                                                 
|                                                        ___ Pierre POMMIER (ca 1680-1740), journalier
|                                                      /                           
|                           _____ Jean POMMIER (ca 1702-1755), laboureur
|                         /                            \                           
|                        /                               ¯¯¯¯¯ Louise QUAIRÉ (ca 1682-1749)
\                       /                                                         
  Élisabeth POMMIER (ca 1739-1816)
                        \                                                         
                         \                               ___ François MELJEU (1650-)
                          \                            /                         
                            ¯¯¯¯¯¯¯ Jeanne MELJEU (1702-1754)
                                                       \                           
                                                         ¯¯¯¯¯ Marguerite GÉOFFROY (1658-)

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Ascendance d'Anne ARNAUD :
                                                                                  
                                                         ___ Pierre ARNAULT (~1662-1710)
                                                       /                         
                            _____ Antoine ARNAULT (~1693-1759), dit l'Alotron, laboureur
                          /                           \                           
                         /                              ¯¯¯¯¯ Anne MELJEU (~1660- ~1725)
                        /                                                         
  Louis ARNAUD (~1737-1804), cultivateur
/                       \
|                        \                               ___ Antoine FOUCHER/FOUCHIÉ
|                         \                            /
|                           ¯¯¯¯¯¯¯ Marie FAUCHER (1709-1772)
|                                                     \
|                                                       ¯¯¯¯¯ Marie GANDREUIL
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Anne ARNAUD (1781-1853)
épouse en 1811 de Jean PRUNIER (1776-1841), menuisier
|                                                                                 
|                                                        ___ Jean SABOURIN (~1674-)
|                                                      /                           
|                           _____ Pierre SABOURIN (~1710-1790), journalier, charpentier
|                         /                            \                           
|                        /                               ¯¯¯¯¯ Madeleine DAUZY de la FRAGNÉE (1671- ~1710)
\                       /                                                         
  Marie SABOURIN (~1738-1801)
                        \                                                         
                         \                               ___ Jacques BERNARD (1675-1755), laboureur
                          \                            /                         
                            ¯¯¯¯¯¯¯ Jeanne BERNARD (1714-1759)
                                                       \                           
                                                         ¯¯¯¯¯ Anne CHUQUET (~1675-1734)


Jean PRUNIER et Anne ARNAUD eurent trois enfants :
  • Charles PRUNIER (1812-1883), époux en 1860 de Jeanne DELOUVÉE (1810-1884)
  • Charles Adolphe PRUNIER (1815 -1889), époux en 1860 de Madeleine GRIFFON (1819-1880)
  • Olivier PRUNIER (1815 -1889), époux en 1885 de Marie Madeleine BIZON (1817-1890)
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Carte satellite de la région (approx. 10km de gauche à droite - cliquez sur l'image pour l'agrandir) :




















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